mardi 31 juillet 2007

La durée de vie d'un membre dans une église


J'aimerais faire suite dans cet article à celui qui le précède, "la durée de vie d'un pasteur".
La réalité affligeante du pastorat à court terme est accompagnée, peut-être sans surprise, de celle des membres à court terme, à savoir le fait que les chrétiens qui fréquentent une église locale sont prêts à la quitter rapidement, sous différents prétextes.
Je ne cherche pas ici à faire la liste des raisons valables, et celles qui ne le sont pas, pour démissioner d'une assemblée, mais plutôt se poser la question pourquoi est-ce que ce phénomène grandi.

Ce n'est pas sujet nouveau. Depuis quelques années déjà, on voit ce genre d'évènements se multiplier. Je me rappelle de la parution du livre de Joshua Harris, en 2004, "Stop dating the church", (cesse de "fréquenter" l'église - allusion au terme de relation amoureuse).
Malgré ma courte expérience dans mon églies actuelle (changer de continent EST une bonne raison pour changer d'église!!!), j'ai été témoin de plusieurs situations dans lesquelles les membres décidaient de quitter l'église, que ce soit pour joindre l'église voisine, ou pour s'éloigner de l'Église ("e" majuscule).
C'est toujours une occasion de poser des questions, et de remettre certaines choses en question, surtout si on connait la cause du départ, mais c'est aussi à chaque fois un sujet de tristesse.

Je ne prétens pas faire une liste exhaustive des explications, mais certaines raisons me viennent en tête pour essayer de répondre à ce problème - parce que c'est un problème!

1 - C'est possible! Ça peut paraitre simpliste, mais changer d'église est possible, et surtout ici en amérique du nord, principalement dans les centres urbains. Il y a couramment plus d'une église dans une même ville, alors changer d'église est possible, même presque facile. Dans le passé, ou dans d'autres régions du monde, ce n'est pas une possibilité. Il y a une église (c'est déjà un exploit), et c'est tout. Ça me rappelle mon expérience dans les écoles bibliques que j'ai fréquentés. La première, avec plus de 40 étudiants, n'était pas vraiment un défi au niveau des relations. Si je n'aime pas quelqu'un, je peux l'éviter, et il y a plein d'autre monde. Dans la deuxième, on était 12-15. Et tous ensemble, toute la journée, dans un seul batiment. Pas moyen de s'éviter. Il fallait alors apprendre à vivre ensemble, même si ça n'était pas toujours facile.
Est-ce qu'on est dans cette situation parfois, et qu'on préfère tout simplement aller voir ailleurs quand tout n'est pas rose? C'est peut-être un élément de réponse.

2 - C'est l'exemple qu'on reçoit souvent! Je fais ici référence à l'article précédent. Si un membre observe le manège des pasteurs, qui vont et viennent au fil des ans, c'est l'enseignement (quoique non verbalisé) qu'il reçoit. Je ne m'éterniserait pas sur ce point, mais c'est un bon sujet de réflexion pour les pasteurs, afin de veiller sur notre conduite, et sur ce qu'on enseigne à propos de l'église.

3 - Le manque de communion. Encore une fois, ce n'est pas une flèche gratuite que je lance ici, mais simplement un constat de ce que j'ai observé. Pour chaque cas dont je peux me rappeler, il s'agit de quelqu'un qui a accululé des griefs au fil des ans, et qui décide un jour que la coupe est pleine. En parler aurait peut-être pu changer quelque chose, et s'expliquer avec les bonnes personnes aurait peut-être pu crever l'abcès. Un seul cas dont je me rappelle ne s'est pas vraiment passé comme ça, mais plutôt sur une divergence d'opinion, mais encore une fois, la relation et le dialogue étaient les deux grands absents.

Je m'arrête là, le but de l'article n'étant pas de répondre à la question, mais plutôt de susciter la réflexion, pour nous amener à changer notre manière de faire, si besoin, et être attentif et disponible aux autres, pour prévenir avant qu'il ne faille guérir.





Infos:

  • Il semble que la situation des otages chrétiens sud-coréens ne provoque pas la même réaction partout, selon cet article.
  • Un nouveau film va sortir, The Ten, il s'agit d'une caricature des 10 commandements donné par Dieu à Moïse. Les réactions sont mitigées, et je trouve que c'est une abbération.
  • Une histoire farfelue dans la France catholique, narrée par Sébastien Fath, avec humour et grand sérieux, comme toujours. À lire!